Génération Bêta : les enfants de l’intelligence artificielle
La Génération Bêta, qui regroupe les enfants nés entre 2025 et 2039, succède à la Génération Alpha. Première génération véritablement native de l’IA, elle grandira dans un monde marqué par la digitalisation totale, la crise climatique et l’urbanisation extrême. Selon les projections, elle représentera près de 16 % de la population mondiale d’ici 2035.
Dans l’industrie de la mode et du luxe, cette nouvelle génération de consommateurs imposera de nouveaux enjeux : recherche d’authenticité face aux deepfakes, hyper-personnalisation des produits grâce à l’intelligence artificielle, et exigence d’un luxe résilient, éthique et intergénérationnel. Les marques devront s’adapter rapidement si elles veulent séduire ces “enfants du futur” qui redéfiniront les notions de style, de temps et d’identité.
Génération Bêta, née avec l’IA dans le berceau
Si les Z ont grandi avec Internet et les Alpha avec les réseaux sociaux, les Bêta naissent directement IA natives. Leurs premiers jouets seront peut-être des compagnons synthétiques, programmés pour écouter leurs secrets plus fidèlement qu’un journal intime. Chez eux, “artificiel” ne signifiera pas “faux” mais simplement “quotidien”. Entre réel et virtuel, vérité et deepfake, ils apprendront à distinguer la caresse humaine du geste algorithmique.

Autre signe distinctif : la démographie. Entre la baisse de natalité et l’allongement des vies, la Génération Bêta sera plus restreinte en nombre mais entourée de centenaires. Imaginez grandir dans un monde où vos grands-parents vivent encore à 95 ans et où la retraite devient une chimère flexible. Pour eux, les lignes du temps, études, travail, couple, famille seront redessinées, modulables, “on demand”.
Les Bêta naîtront massivement dans les métropoles. Leur enfance s’écrira entre gratte-ciel, colocs vertigineuses, surveillance urbaine et espaces partagés. Mais ils grandiront aussi dans le bruit de fond des crises : incendies, migrations climatiques, coupures de courant. Leur stabilité, ce sera la résilience. Leur normalité, l’adaptation.

Avec la Génération Bêta, le luxe va devoir redéfinir ses codes. Ces enfants, nés en 2025 et au-delà, ne verront jamais le luxe comme un objet rare exposé derrière une vitrine, mais comme une expérience fluide, augmentée, hybride entre tangible et digital.
De l’objet culte à l’expérience totale. Les sacs, sneakers ou montres ne seront plus seulement des accessoires statutaires. Ils deviendront des interfaces émotionnelles : capables de dialoguer avec leur propriétaire, de tracer des histoires personnelles, de se reprogrammer selon l’humeur ou l’occasion. Le produit luxe se transformera en compagnon évolutif, moitié artefact, moitié avatar.

Avec l’hyper-personnalisation et l’identité fluide, la Génération Bêta grandira dans un monde saturé de collectifs (villes, réseaux, espaces partagés). Le luxe devra leur offrir une singularité radicale : pièces personnalisées en temps réel grâce à l’IA et à la production locale, avatars vestimentaires modulables dans le métavers, storytelling intime où chaque client devient co-auteur de la collection.
Un luxe + éthique et + résilience. Ces jeunes ne croiront plus aux slogans “durables”. Ils vivront dans la polycrise (climat, ressources, migrations) et exigeront des maisons de mode une résilience concrète : vêtements qui protègent, matériaux bio-tech résistants, systèmes de seconde vie intégrés. Le luxe ne sera pas seulement beau, il devra être protecteur, régénératif, réparateur.

Par rapport à l’héritage intergénérationnel, les Bêta évolueront dans des familles élargies où centenaires et enfants cohabitent. Le luxe deviendra un langage de transmission non plus figé dans le passé, mais flexible entre générations : une même pièce capable de se transformer pour convenir au grand-père comme au petit-fils, une bague qui conserve les données émotionnelles de la famille, une veste qui se patine et s’actualise sur trois vies.
L’aura de l’authenticité deviendra le nouveau Graal. Les marques de luxe devront offrir des preuves de vérité : traçabilité totale, certificats numériques poétiques (NFT émotionnels), expériences “IRL only” impossibles à reproduire artificiellement. L’artisanat deviendra un rituel sacré, un geste irréfutable face au simulacre.
Le luxe devra apprendre à séduire une génération qui ne se demande pas si c’est beau mais si c’est réel, s’il me protège, et si ça raconte mon histoire.
Une génération encore invisible mais déjà désirée
Ils ne savent pas encore marcher, mais déjà le monde projette sur eux des désirs, des craintes, des plans marketing. La Génération Bêta sera-t-elle celle de la fluidité absolue ? Entre organique et digital, intime et collectif, réel et synthétique. Une génération qui peut, peut-être, nous apprendre à habiter un futur où l’on ne choisit plus entre chair et code.
Move over Alpha, Beta is here. Et déjà, ils réécrivent l’avenir.







