Moynat déploie ses malles au 34 avenue Montaigne
Moynat déploie ses malles au 34 avenue Montaigne. Et avec elles, un parfum d’aventure, de raffinement et, osons le dire, un brin d’espièglerie dans l’univers parfois trop lisse de la haute maroquinerie. Car lorsque l’une des plus anciennes maisons parisiennes décide de planter son drapeau au cœur de la mythique artère du 8ᵉ arrondissement, ce n’est pas qu’une simple adresse qui s’ajoute sur la carte : c’est tout un art du voyage qui réinvestit la capitale.

Dès l’entrée, le ton est donné. Sur cette avenue plus habituée aux défilés de berlines qu’aux évocations de départs au long cours, la vitrine intrigue. Sous la houlette de l’artiste britannique Michael Samuels, les malles iconiques de la maison se transforment en une sculpture contemporaine, audacieuse et malicieuse. Une invitation à reconsidérer l’idée même du bagage : ici, pas question de valise cabine ordinaire, mais bien de compagnons de route aux lignes parfaites, façonnés par un savoir-faire hérité de 1849.

Et pour ceux qui poussent la porte, car comment résister ? , l’enchantement continue. Moynat, fidèle à sa tradition de personnalisation, met en lumière ses peintres maison, ces virtuoses du pinceau capables de transformer un sac en toile brune en un objet unique, miroir de son propriétaire. C’est là, au détour d’un atelier improvisé, que l’on surprend un artisan traçant d’un geste sûr des initiales ou des motifs inspirés des archives : une scène presque hors du temps dans ce temple de l’élégance contemporaine.

Mais l’événement ne serait pas complet sans la capsule exclusive imaginée pour le 34M. Moynat a choisi de marquer cette ouverture d’une série limitée de cabas M, revisitant ses célèbres toiles brunes avec des contours contrastés évoquant les malles d’archives. Un hommage vibrant à l’héritage de la maison. Les connaisseurs s’y précipitent déjà, flairant l’objet rare, celui qui ne se laisse jamais croiser deux fois au détour d’un salon d’aéroport.

Avec cette nouvelle boutique, la maison poursuit son ancrage parisien, venant compléter son vaisseau amiral de la rue Saint-Honoré et ses escales rive gauche et boulevard Haussmann. Une présence affirmée, presque un manifeste : l’art du voyage selon Moynat n’a rien perdu de sa superbe, bien au contraire. Et si l’ombre de Pauline Moynat, pionnière et unique femme malletière de son époque, semble encore hanter les lieux, ce n’est pas pour rien. La maison continue de tracer la route, entre tradition et modernité, avec ce petit supplément d’âme qui fait toute la différence.

Alors, le 34 avenue Montaigne ? Plus qu’une adresse : un nouveau départ. À vous de boucler vos malles.
Crédits : Moynat







