Dans l’écrin séculaire du Goldsmiths Hall, où les échos du passé murmurent à travers les pierres, Simone Rocha a convoqué les fantômes de l’enfance. Tel un alchimiste des souvenirs, elle a distillé l’essence des jours d’antan, où les contes façonnaient les rêves et les leçons se tissaient dans la trame de l’imaginaire.

« Distiller le passé pour le présent », une incantation qui résonne comme un écho lointain, celui de la fable immémoriale de la Tortue et du Lièvre.

Les notes enivrantes de « Past, Present and Future » des Shangri-Las et la mélancolie de « No Surprises » de Radiohead ont enveloppé la salle d’une aura onirique, où le temps semblait suspendu.

La Tortue et le Lièvre, symboles de persévérance et d’arrogance, ont pris corps dans des créations à la fois tendres et audacieuses. Des lapins en fourrure caressante et des tortues en porcelaine délicate ont orné les silhouettes, tels des talismans porteurs de sens.

La fausse fourrure, douce comme un souvenir d’enfance, s’est muée en micro-shorts, en manteaux protecteurs et en tops audacieux, tandis que le cuir, tel un parchemin ancien, a sculpté des vestes de motard et des mini-robes.

La collection masculine, a exploré de nouveaux territoires, mêlant shorts plissés, chemises de rugby à volants, gilets en maille et chaussettes ornées de bijoux, tel un hommage à la diversité des âges et des styles.


En puisant dans le puits sans fond de la mémoire, Simone Rocha a tracé les contours d’un avenir où la tradition et l’innovation se conjuguent harmonieusement.

À l’aube de sa quinzième année, sa marque éponyme s’affirme comme un phare de la mode londonienne, un lieu où les rêves d’enfance se transforment en créations intemporelles.

© Simone Rocha / Photos © Ben Broomfield