Asteroid City, l’étude empathique de la nature humaine

Deux ans après nous avoir époustouflé avec The French Dispatch, Wes Anderson s’offre une échappée dans le désert, avec le film Asteroid City, où il déroule ses obsessions pour les personnages fragiles et invente une Amérique apaisée. Entouré de mystère, Asteroid City titille notre curiosité. 

Avec Asteroid City, Wes Anderson nous donne rendez-vous dans l’Amérique des années 50. Au milieu du désert se tient la convention spatiale “Junior Stargazer” qui réunit enfants et parents. Mais tout est bouleversé quand un alien pointe le bout de son nez et tout ce beau monde est mis en quarantaine. Science-fiction rétro, Asteroid City a tout de ses films décalés qu’on adore.

Présenté au Festival de Cannes en compétition, Asteroid City s’est donc assuré d’une folle montée des marches en accueillant, des acteurs et actrices aussi prestigieux que Willem Dafoe, Tom Hanks, Tilda Swinton, Bryan Cranston, Steve Carell, Edward Norton, Liev Schreiber, Margot Robbie, Matt Dillon ou encore Jeff Goldblum, le duo Jason Schwartzman / Scarlett Johansson prenant un peu plus la lumière. Le film est en quelque sorte un exercice contraint, un confinement qui ne dit pas son nom.

Nous sommes en 1955, au milieu du désert, dans une petite bourgade faite d’un diner, d’une station essence et de mignons bungalows vintage, avec pour seule attraction le point d’impact d’une météorite qui a creusé un trou dans le sol aride. Autour de cette trame minimale, Wes Anderson invente comme il le fait désormais systématiquement un petit théâtre fait de vignettes sèches et rigoureuses. 

Asteroid City met côte à côte deux sentiments humains majeurs : l’espoir de la création et le deuil. On aimerait parfois que tous ces sentiments puissants soient exprimés de façon plus frontale, mais ce n’est pas le projet du cinéaste, qui préfère les déviations. Il crée un monde vivable à ses yeux, entièrement façonné à la main, d’une artificialité si assumée qu’elle en devient touchante.

Asteroid City de Wes Anderson en compétition au Festival de Cannes 2023 et dans les salles le 21 juin 2023. 

© Focus Features/Courtesy Everett Collection

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