John Lawrence Sullivan SS23 à travers un tailoring subverti nous dévoile sa façon d’explorer l’univers fétichiste à travers l’iconographie, le cuir et les indices vestimentaires pervers. Un résultat bluffant pour une collection qui brouille la frontière entre les conventions et la curiosité.
Pour un peu d’histoire derrière la marque. Arashi Yanagawa ancien boxeur il abandonne le ring, lorsqu’il s’est mis à défiler sur les podiums.
Sa marque, John Lawrence Sullivan (JLS), porte le nom d’un boxeur américain légendaire du XIXe siècle, également connu sous le nom de Boston Strong Boy, qui est souvent considéré comme le premier champion du monde poids lourd de boxe à poings nus. Créée en 2003, il recule jamais devant un combat et se targue d’une solide réputation au Japon comme l’une des marques les plus respectées.
Chez JLS, Yanagawa a célébré l’art du tailleur moderne, apportant des costumes asymétriques, des silhouettes décalées et des superpositions éclectiques à la salle de coupe influencées par l’ambiance de la musique également vers le cinéma, le théâtre, l’art et les livres.
John Lawrence Sullivan – “Progression”
Les motifs fétichistes continuent d’apparaître partout, avec des pentagrammes à l’envers formant le dos des débardeurs et du plumeau noir brillant utilisé pour construire des manteaux mac couvrant le corps avec des capuches. Certaines pièces s’inspirent de l’artiste allemande Annegret Soltau, dont les photomontages de photos déchirées, cousues ensemble pour recréer des visages, influencent une veste en cuir qui a été craquelée au hasard avec une technique semblable à la brûlure.
Portée avec un tricot en toile d’araignée, l’attitude sporadique de Soltau est explorée plus avant, tout en faisant un clin d’œil aux nuances sombres qui parsèment la collection JLS SS23.
Les jeans baggy, ressortis des archives de JLS, sont inspirés par le chorégraphe Akram Khan grâce à leur « équilibre et design » repensés qui permettent aux pantalons de s’ajuster et de s’asseoir sur le corps de manière plus décontractée.
Les poches zippées sur les pulls et les découpes sur les coudes sont quelque peu voyeuristes, tandis que les zips convertibles sur la veste bombardier transcendent cela, amenant JLS dans un nouveau domaine technique redevable aux codes du streetwear.
Aujourd’hui et avec 20 ans d’histoire, le créateur souhaite étendre et propager le nom de la marque sur les marchés mondiaux et dans l’esprit des consommateurs du monde entier, et il est certain qu’il y parviendra avec la ténacité d’un boxeur.
© Shunya Arai pour John Lawrence Sullivan