Loewe a présenté, en janvier dernier, une collection masculine résolument artistique et complexe. À l’époque où la mode semble développer des idées identiques à cause du règne de l’image et du marketing, Jonathan Anderson tire à nouveau son épingle du jeu. Une façon de faire qui remet le vêtement au centre des discussions.
Le designer voit les choses différemment. Il joue avec les perspectives du minimalisme et repousse les limites. Un mouvement considéré comme révolutionnaire dans la mode.
Lorsque nous regardons défiler les pièces de la collection FW23, la théorie du » less is more » prend alors tout son sens.
Pour Loewe, Jonathan Anderson fait bien plus que transformer le concept.
Il s’amuse, le réduit au maximum, le détourne et le déconstruit pour donner vie à un vestiaire complexe, ludique, attractif et désirable. L’allure des manteaux et le volume des vestes prennent une autre dimension.
Alors que l’industrie de la mode est dans la surproduction, la maison espagnole a choisi de faire appel aux techniques artisanales qui font tout le tomber et la précision d’une pièce.
Le jeune esprit créatif collabore avec des artisans métallurgistes pour créer des vestes frappées dans un mélange de cuivre et d’étain.
Il développe également des manteaux avec des chapeliers afin de les mouler avec les même techniques que les chapeaux en feutre. Et ce n’est pas tout !
L’atelier a aussi travailler aux côtés d’artisans relieurs, des experts du papier, afin d’imaginer des chemises rigides, comme froissées par le temps.
Jonathan Anderson, en amateur d’art, a également demandé à l’artiste Julien Nguyen, de présenter ses peintures digitales inspirées des techniques des grands maîtres de la Renaissance.
Et tandis que les ailes de la peinture classique prennent vie, en version métalliques et minimalistes, les hauts, rembourrés avec du sable, bougent et semblent danser avec les mannequins.
Une remise en question perpétuelle de la forme et la fonction.
© Loewe