Maison Margiela printemps-été 2024 nous présente « Artisanal Collection ». Une promenade dans les bas-fonds de Paris, mystérieux et fantomatiques du Paname d’antan. Un voyage de style et de construction dont le rituel de l’habillage est une composition de soi. Une exploration profonde imaginée par John Galliano qui assure son retour spectaculaire.

John Galliano n’aurait pas pu imaginer une nuit parisienne plus Brassaï. Sous le pont Alexandre III, un décor inimaginable et authentique a pris vie. De grands réverbères accentuaient l’éclat fantomatique du trottoir et de l’eau, ce que le photographe réalisait dans les années 1930 avec des poses longues et, plus tard, des flashes.


Le créateur s’inspire des portraits de l’artiste du Paris illicite et sale des années 30, mais aussi des codes de l’architecture de la ville, de ses parcs, de ses cafés et de ses bordels en trame de fond. Nous rencontrons l’univers voyeuriste de Brassaï avec ses prostituées, proxénètes, voyous, marginaux et travestis.

Sur le podium, des perruques froncées et l’incroyable art du maquillage de Pat McGrath évoquent des poupées de porcelaine. Les corsets, les bandages de gaze sales autour des genoux de certains mannequins ajoutent de la dramaturgie à la chorégrpahie. Certains se déplaçaient à l’image de marionnettes articulées, tandis que d’autres se traînaient comme des camionneurs pour une expérience immersive unique.


Les vêtements masculins, notamment les corsets, les cols en porcelaine, faits de cuir poli, se transforment en pièces exceptionnelles à l’image des manteaux et autres pantalons en laine terne ornés d’une bande militaire rouge sur les côtés.


Maison Margiela a clôturé la semaine de la Haute Couture parisienne en laissant la plupart des défilés, aussi beaux et bien exécutés soient-ils, dans la poussière. John Galliano nous a présenté un travail vraiment émouvant et unique pour nous rappeler le pouvoir qui se cache derrière chaque vêtement.

Un défilé qui changera la mode pour toujours.
On a de nouveau l’impression que quelque chose de spectaculaire est en train de se produire…
© Maison Margiela