Embodying Pasolini, présenté il y a près d’une semaine, à l’occasion du Festival d’Automne à la Fondazione Sozzani de Paris, nous a permis d’admirer une performance originale pas comme les autres. Créée par Olivier Saillard et Tilda Swinton, l’exposition réunit pour la première fois une sélection significative des costumes conçus par Danilo Donati, réalisés par les Ateliers Farani pour le réalisateur italien Pier Paolo Pasolini.


Embodying Pasolini, un hommage à Pasolini

Depuis 2012, le duo Swinton-Saillard se produit régulièrement en imaginant des créations autour du vêtement lors de la Fashion Week et du Festival d’automne. “Embodying Pasolini” s’est déroulé du 3 au 10 décembre à la Fondazione Sozzani !

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Près d’une trentaine de costumes, robes, manteaux et chapeaux, des œuvres fragiles de fils tissés et teints restituent la filmographie de Pasolini. De l’Évangile selon Saint Matthieu, à Œdipe Roi en passant par les Mille et une nuits jusqu’à Salò ou les 120 jours de Sodome, les ­vêtements et costumes, tous archivés à Rome restituent une collaboration longue et fertile qui unit les deux hommes, Pasolini et Donati. 

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l’actrice caméléon ressuscite Pasolini

Une exposition signée par l’historien de la mode Olivier Saillard, qui a dirigé environ 170 expositions, notamment “Yohji Yamamoto, juste des vêtements” et “Christian Lacroix Histoire de vêtements”, cette dernière a été incarnée par l’actrice Tilda Swinton. Une performance qui réunit pour la première fois les costumes conçus par Danilo Donati

Ici le socle se nomme épaules, la cimaise est de chair. En transit, les costumes jouent une dernière scène, prisonniers muets de leur statut monumental. Sur le corps d’absences et de contrastes de Tilda Swinton, les costumes, bravant un interdit, sont de passage le temps d’un essayage où le public est convié. 

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En silence, Tilda Swinton, mannequin de bois muré dans sa mémoire, essaye les costumes cités. Captive des enveloppes de tissus, Tilda Swinton n’a pas à jouer le rôle d’origine, mais davantage l’absence de rôle que ce costume désormais orphelin, du corps, de l’acteur, du film, suggère avec force.

Embodying Pasolini, suit la tendance des performances artistiques présentent sur les podiums de la fashion sphère cette année et qui sont des véritables expériences immersives.

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© Ruediger Glatz / © Marc Domage