Niccolò Pasqualetti, entre force et délicatesse
Pour la 108e édition du Pitti Uomo à Florence, Niccolò Pasqualetti a franchi un cap : celui d’une première collection entièrement féminine, pensée pour le printemps-été 2026. Une garde-robe à l’élégance sereine et au modernisme assumé, où l’androgynie se glisse avec souplesse sur la terrasse ensoleillée du Teatro del Maggio Fiorentino.

Chez Niccolò Pasqualetti, les contraires se frôlent et s’apprivoisent : l’uniforme militaire flirte avec le vêtement de travail, le sportswear dialogue avec le tailoring classique.

Les pièces se défont, se réinventent, échappent aux évidences : maillots de bain désolidarisés de leurs pantalons, débardeurs translucides sous des chemises aériennes.




Les matières, elles aussi, racontent des histoires croisées. Soie, lin, coton tachetés façon pigments jetés à la volée ; daim découpé au laser en camouflage spectral ; denim brut ou brodé à la manière du Sashiko japonais. Certaines pièces défient les catégories : capes à plis mous, pantalons fendus aux tibias, shorts qui osent l’amplitude d’une jupe.



Les vêtements vivent, glissent des épaules, s’enroulent à la taille, s’accrochent au torse dans un désordre maîtrisé. Même les bijoux, modulaires et répétitifs, semblent plus structure que décoration, comme des éléments d’une même partition.



Car s’habiller, selon Niccoló Pasqualetti, reste une négociation permanente : entre le formel et le fluide, l’appartenance et la singularité, la force et la fragilité. Une belle manière d’envisager l’avenir du vestiaire féminin, à la croisée des genres et des intentions.




















© Niccolò Pasqualetti







